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Acteur Chanteur : Stars & celebrites

lundi 28 février 2011

Annie Girardot n'est plus !

Annie Girardot grande comedienne vient de mourir à l'âge de 79 ans.
Elle a mené sa carrière comme sa vie, instinctivement et généreusement, alternant réussites et échecs, mais conservant toujours son statut de grande actrice populaire.
Ses dernières années avaient été ravagées par la maladie d'Alzheimer, comme le montrait Ainsi va la vie, un documentaire de Nicolas Baulieu qui l'avait filmée, malade, pendant huit mois.
Aujourd'hui, Annie ne sait plus rien d'Annie Girardot", concluait-il.

Née le 25 octobre 1931 à Paris, Annie Girardot affirme très tôt sa vocation. Infirmière de formation, elle suit les cours du conservatoire de Paris et emporte le premier prix de comédie.
En 1954, elle intègre la Comédie-Française qu'elle quittera trois ans plus tard. Elle révèle son talent dramatique dans La machine à écrire de Jean Cocteau, qui voit en elle le "plus beau tempérament dramatique d'après-guerre".

Boudée par la nouvelle vague

Celle qui tournera dans plus d'une centaine de films, débute au cinéma dans Treize à table d'André Hunebelle en 1955.
Elle devra attendre 1960 et Visconti pour obtenir un rôle à sa mesure dans Rocco et ses frères, avec Alain Delon et l'acteur italien Renato Salvatori, son futur mari et père de sa fille Giulia, avec lequel elle entretiendra une relation compliquée et violente jusqu'à leur divorce. S'enclenche alors une carrière où se succèderont grands rôles et films médiocres.
Après son succès dans Rocco, l'Italie l'adopte et lui offre de belles compositions comme dans Le mari de la femme à barbe (1963) et Dillinger est mort (1969), de Marco Ferreri.

En France, boudée par la nouvelle vague, Annie Girardot joue avec les "anciens" comme Marcel Carné dans Trois chambres à Manhattan (1965, mais c'est Claude Lelouch avec Vivre pour vivre qui la relance en 1967. Les années 70 lui offrent des rôles variés, de Mourir d'aimer d'André Cayatte (1971) - un succès considérable- à La zizanie avec Louis de Funès (1979). Avec sa gouaille et son physique de femme de son époque, elle incarne des flics, des avocates, des profs.

La comédienne mène sa carrière comme sa vie.
Il faut faire des folies pour ne rien regretter le jour où, disait-elle.
Une fuite en avant pour cette petite femme, grande fumeuse de Gauloises à la voix rauque, qui pourtant affirmait avoir "peur de tout.
Cette énergie la pousse vers des aventures hasardeuses, et en 1982, l'échec de sa revue au Casino de Paris la plonge dans un grand désarroi financier et moral, accentué par le décès d'une mère adorée et les problèmes de drogue de sa fille.

Meilleur second rôle dans Les misérables

Dans les années 80, elle apparaît peu au cinéma excepté dans Liste noire d'Alain Bonnot, Partir revenir de Claude Lelouch.
Au théâtre, elle joue dans L'avare (1986) ou Descente aux plaisirs de Jean-Pierre Coffe, pièce interrompue avec fracas et insultes par presse interposée entre l'actrice et le chantre de la bonne chère. Souvent récompensée par la profession, elle avait obtenu le césar 1977 de la meilleure actrice pour son rôle dans Docteur Françoise Gailland, de Jean-Louis Bertucelli, autre très gros succès populaire de l'actrice.

À la cérémonie des Césars 1996, où elle était récompensée pour son second rôle dans Les misérables de Claude Lelouch, Annie Girardot avait évoqué, en larmes, sa traversée du désert : "Le cinéma m'a manqué. Follement, éperdument, douloureusement.
L'année suivante, elle avait présidé la même cérémonie. En 2002, elle recevait un nouveau césar, celui du meilleur second rôle féminin, pour son interprétation dans La pianiste de l'Autrichien Michael Haneke, où elle incarnait la mère sadique d'Isabelle Huppert.
La même année, le molière de la meilleure comédienne lui était décerné pour Madame Marguerite. À la télévision, elle a joué dans de grandes sagas, comme Le vent des moissons qui lui a valu le 7 d'or de la meilleure actrice en 1989.
Dans Partir, Revenir, son autobiographie parue en 2003 (Le Cherche Midi), elle disait avoir été "l'anti-vamp (qui) rassure" les spectateurs, mais avoir profité de la vie "jusqu'à la lie".
"Je suis votre cousine, votre tantine, votre maman, votre fiancée", disait-elle à son public.
Source : Le point

Projet Aladin le Journal d'anne Franck traduit en arabe en persan et turc

Disponible en 70 langues, Le Journal d'"Anne Frank", était, en 2009, traduit pour la première fois en arabe, en persan et en turc, avec Si c'est un homme, de Primo Levi. Deux premiers titres d'une initiative portée par le "Projet Aladin", qui vise à combattre le négationnisme en offrant aux internautes le téléchargement gratuit d'ouvrages-clés sur son site Web.
Faire passer le message là où la parole est muselée, là où la "Shoah" n'est pas enseignée, tel est l'objectif de cette association internationale. Dans la foulée du succès des deux livres de référence sur la Shoah - 7 000 téléchargements pour Anne Frank, 5 000 pour Primo Levi -, deux autres titres-clés furent mis en ligne, Hitler et les Juifs, de Philippe Burrin, et Sonderkommando, de Shlomo Venezia.

Sont annoncés pour le mois de mars cinq nouveaux ouvrages, traduits en arabe et en persan. Un choix qui sera complété par une large sélection relatant l'histoire commune des juifs et des musulmans, du Maghreb au Yémen, jusqu'en Afghanistan et au Pakistan.

En deux ans d'existence, le succès de Projet aladin ne se dément pas.
Le nombre de visiteurs, depuis septembre 2010, l'atteste :
9 385 proviennent d'Iran,
4 149 du Maroc,
3 026 d'Egypte,
585 d'Arabie saoudite,
entre 200 et 300 de Turquie,
Jordanie,Irak.
Jusqu'ici nous n'avons pas été victimes d'un filtrage du site, ni en Iran ni dans les pays arabes, souligne Abe Radkin, directeur exécutif de l'association.
Une vingtaine de blogueurs nous envoient chaque jour des messages de la place Tahrir, au Caire.
Une étudiante iranienne d'Ispahan a demandé à recevoir la version "papier" du Journal d'Anne Frank pour monter une pièce de théâtre."

Lutter contre la banalisation de la Shoah, tel est l'objectif du Projet Aladin que proclame sa déclaration de principe, un "Appel à la conscience" qui fut officiellement signé à la Maison de l'Unesco, le 27 mars 2009, par le président sénégalais Abdoulaye Wade, Jacques Chirac et Simone Veill
La défense des valeurs de justice et de fraternité doit prévaloir sur l'intolérance, le racisme, les conflits" et contrer le "flot de haine et de violence, lequel, chaque jour, "creuse davantage le fossé de l'incompréhension".

Tournée en terre d'islam

Au-delà des traductions, le Projet Aladin a élargi son champ d'action pour promouvoir le dialogue interculturel : tournée en terre d'islam pour "Lire Primo Levi" jusqu'à Amman (Jordanie), Bagdad, Erbil (Irak), cycle de conférences à Londres dans un cadre universitaire ; diffusion télévisée des neuf heures de Shoah, le film de Claude Lanzmann : en persan, début mars, sur une chaîne iranienne basée à Los Angeles (Etats-Unis), puis en turc, au mois d'avril, durant le Festival international du film d'Istanbul.
La version arabe, sur une chaîne égyptienne, attend le retour au calme du pays.

Il faut faire se rencontrer les gens modérés.
La nécessité de la connaissance de l'Histoire ne peut être niée", martèle Anne-Marie Revcolevschi, présidente de Projet Aladin.
Dans cet esprit fut organisé le voyage à Auschwitz-Birkenau le mardi 1er février. La délégation conduite par Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco et Bertrand Delanoë, maire de Paris, a réuni quelque 150 personnalités de tous bords, musulmans, juifs et chrétiens - venus d'Afrique (Mali, Bénin, Gabon, Burkina Faso), du Maghreb, d'Europe, du Moyen-Orient, de la société civile, intellectuelle, politique, religieuse, dont de nombreux maires, invités par Bertrand Delanoë.

Mustafa Ceric, le grand mufti de Bosnie, a parlé haut et fort devant le monument dressé à l'ombre des chambres à gaz en ruine :
Je suis là aujourd'hui parce que je veux voir de mes yeux l'étendue de ce qu'un homme peut faire à un autre homme, ce qui est advenu à mon peuple.
N'attendez pas que le génocide arrive chez vous. Nous devons apprendre aux jeunes générations à apprécier la démocratie.
Jamais plus Auschwitz et Srebrenica.
Partager l'Histoire :Notre travail commence, résuma Mme Revcolevschi.
Florence Evin
Source : le monde