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mercredi 23 février 2011

Khadhafi veut un bain de sang

L’un des fils de Kadhafi parle du risque d’une guerre civile qui ferait couler «des flots de sang».
Les morts se comptent par centaines et les combats ont gagné Tripoli.
Selon la Ligue des droits de l’homme, plusieurs villes du pays seraient aux mains des insurgés.

La répression de soulèvements dans plusieurs villes de Libye, en particulier Benghazi et Al Baida, a déjà fait des centaines de victimes depuis jeudi dernier. Bien qu'il soit difficile d'obtenir des informations précises sur ce qui s'y passe en raison de la censure totale de l'information, des sources hospitalières à Benghazi font état de plus de 300 morts dans cette ville, capitale de la Cyrénaïque.

Cette province est le centre de la contestation du régime.
C'est là que se sont développés, dans les années 1990, des réseaux djihadistes violemment réprimés. Le summum de la répression a été atteint en 1996 avec le massacre de 2 000 prisonniers politiques lié au Groupe islamique combattant qui avait tenté de renverser le colonel Kadhafi pour établir une république islamique.

Dix ans plus tard, en février 2006, l'armée avait tiré sur des manifestants islamistes qui attaquaient le consulat d'Italie pour protester contre la publication dans la presse italienne de caricatures du prophète de l'islam, faisant 14 morts. C'est à l'occasion de l'anniversaire de cette tuerie, le 17 février, proclamé « jour de colère » par des opposants sur Facebook, qu'a commencé le soulèvement.

Des violents affrontements se sont produits

Selon des informations fournies hier par la Ligue des droits de l'homme, plusieurs villes seraient aux mains des insurgés, qui auraient récupéré des armes en attaquant des casernes et des postes de police.
Ce serait le cas de Benghazi, mais aussi de Tobrouk, d'Adjabyah et d'Al Baida, l'une des premières villes touchée par l'insurrection.
Celle-ci a gagné l'Ouest, touchant dimanche le port de Musratha (1) et la capitale, Tripoli. De violents affrontements se sont produits dans la nuit, faisant au moins 60 victimes selon des sources sur place.
Ils semblent opposer les insurgés à des membres des « comités révolutionnaires » qui constituent la base d'un régime dans lequel il n'existe aucun organe élu et où tout repose sur les allégeances tribales au « guide ».

La semaine dernière, ces comités avaient organisé à Tripoli des manifestations de soutien au régime, affirmant qu'ils utiliseraient «tous les moyens pour qu'on ne touche pas aux lignes rouges : le guide, l'unité du pays et l'islam».

L'un des fils de Khadafi, Saef al Islam, qui passe pour son successeur, s'est adressé à la population dans un discours télévisé.
Insistant sur le fait « qu'à la différence de l'Égypte ou de la Tunisie, il n'existe pas de société civile en Libye, qui est constituée de tribus, de clans et d'alliances », il a appelé à « une révision immédiate de la Constitution », faute de quoi «ce sera la guerre civile et nous ne pleurerons pas 84 morts, mais des milliers et il y aura des rivières de sang ».

Plusieurs ambassadeurs de Libye ont démissionné

Saef el islam a tenté depuis 2006 une réconciliation avec les opposants, notamment islamistes, dont plusieurs centaines ont été libérés à son instigation, mais aussi les Berbères ; il a créé de nouveaux médias - dont une radio et une télévision dont les locaux ont été saccagés dimanche à Tripoli. Mais il s'était heurté au clan des « durs » du régime, hostiles à tout changement. Parmi eux figureraient deux autres fils du « guide », Saadi et Khamis, à la tête de milices armées responsables de la répression à Benghazi.

Des témoignages font également état de la présence dans les forces de répression de « mercenaires africains parlant français ». Confirmant les divisions internes, plusieurs ambassadeurs de Libye ont démissionné pour protester contre les tueries, de même que le ministre de la Justice, Mohamed Abdeljali.

Face au chaos, les étrangers ont commencé à quitter le pays. La Turquie a déjà rapatrié plus de 500 de ses ressortissants. 2 000 travailleurs tunisiens sont rentrés chez eux.
L'Union européenne a mis en place une plate-forme d'évacuation à Malte, et la France, une cellule de crise. 750 Français travaillent en Libye, notamment pour Total, mais aussi comme coopérants dans le domaine médical et dans l'enseignement universitaire.

Source : l'HUMANITE

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